Poète français né à Cuba, José Maria de Heredia écrivit Les Trophées, un recueil de sonnets qui peut être considéré comme l'apogée du mouvement parnassien.
Né à La Fortuna, la plantation de café familiale, près de Santiago de Cuba, de père cubain et de mère française, José Maria de Heredia étudia à La Havane puis à Paris.
Il fut envoyé en France à l'âge de neuf ans pour poursuivre ses études au collège Saint-Vincent de Senlis, où il resta jusqu’au baccalauréat, en 1859.
il fut un élève brillant et très apprécié.
La découverte de l’œuvre de Leconte de Lisle fait sur lui une impression profonde.
Dès 1861, il s'installa définitivement en France et commença à composer des poèmes très influencés par la toute récente école parnassienne qui prônait le réalisme exact et la perfection absolue de la forme.
Il publia ses premières œuvres dans diverses revues, puis Leconte de Lisle lui permit de collaborer au Parnasse contemporain (1866).
Il fut reconnu très vite comme poète de talent, malgré la rareté de ses publications.
Il fit partie de groupes littéraires tels que la conférence La Bruyère et devint un membre influent de l'école parnassienne.
En 1863, il rencontre Leconte de Lisle et collabore au Parnasse contemporain, tout en se liant d'amitié à des auteurs comme Sully Prudhomme, Catulle Mendès ou encore Anatole France.
En 1884, Guy de Maupassant lui dédit la nouvelle Garçon, un bock !.
Sa production poétique lui permit d'acquérir la notoriété dans le milieu littéraire parisien, même s'il publia peu, confiant ses poésies à des revues de faible diffusion avant de les réunir sur le tard (en 1893) en un volume de cent-dix-huit sonnets, Les Trophées, édité par Alphonse Lemerre.
Il fit appel à son ami de toujours, le peintre montmartrois Ernest Jean-Marie Millard de Bois Durand, pour illustrer d'aquarelles originales son recueil, qu'il dédie à Leconte de Lisle, et qui fut couronné par l'Académie française.
En 1893, il regroupa dans les Trophées quelque cent dix-huit sonnets.
Les quatre premières parties de ce recueil traitent de l'histoire mondiale depuis les temps helléniques jusqu'à la Renaissance, et la dernière, de la nature et des rêves.
Fidèle à la doctrine parnassienne, Heredia avait ciselé à la perfection la forme de ces sonnets, et la thématique «obligée», histoire, légendes et nature , est propice à des descriptions qui sont autant d'exercices de style.
Dans tous ses poèmes, Heredia présente en outre les événements dramatiques avec exactitude, évitant tout commentaire personnel et toute implication philosophique.
Maître incontesté du sonnet français, il fut élu à l'Académie française en 1894, en remplacement de Charles de Mazade et reçu le 30 mai 1895 par François Coppée, mais ne produisit plus d'œuvre importante.
José Maria de Heredia avait déjà été lauréat de l'Académie pour une traduction de l'espagnol, l'Histoire véridique de la conquête de la Nouvelle Espagne, par le capitaine Bernal Diaz del Castillo.
Il collabora à la Revue des Deux Mondes, au Temps et au Journal des Débats.
Lors du voyage des souverains russes à Paris, en 1896, José-Maria de Heredia composa le Salut à l'Empereur, la superbe poésie lue par Paul Mounet, de la Comédie-Française, à la cérémonie de la pose de la première pierre du pont Alexandre III.
Il fut membre de la Commission du Dictionnaire, conservateur de la bibliothèque de l'Arsenal et secrétaire d'ambassade.